Mes conseils pour se lancer dans l'aventure

Conseils pratiques :

• Ranger tous ses résultats d’analyses dans un classeur. 1 côté Monsieur, 1 côté Madame

• Scanner tous les résultats, car l’hôpital les aura perdu au moment où tu t’y attends le moins

• Avoir l’oeil sur les durées de validité des examens.......Car il n’y a pas que l’administration de l’hôpital qui risque de te planter.

Cocooning et détente :

• No pudeur :

Si tu n’as jamais été opérée, que tu n’as jamais suivi de traitement médical (avec ou sans injections), et que ton seul contact avec un hôpital a été d’aller te faire recoudre le genou à 16 ans après une chute à rollers…..il n’y a pas grand-chose qui pourra te préparer à ce nouveau monde.

La douleur, la solitude et le sentiment de n’être qu’une dinde de Noël qu’on trifouille, palpe, reluque à l’intérieur, dès que l’occasion se présente.

Tu vas passer ta nouvelle vie à te faire piquer, échographier, analyser, visiter, endovaginaliser (souris t’es filmée !), doigter par un mec que tu ne connaissais pas il y a 10 minutes ….dans l'inconfort, la gêne et l'angoisse……..bref, il va falloir renoncer à toute forme de pudeur…

….comme attendre les fesses à l’air, debout, devant un médecin et 2 infirmières qui débatent de leur pause café, ta sonde endovaginale à la main.

• "Ni fleur, ni couronne" - DES CONSEILS AUX HOMMES PEU IMAGINATIFS !

Je fuis les sites où les mamans et futures mamans parlent des « zozos de leurs zhommes » (spermatozoïdes), de la taille de leurs "fofo" (follicules) et leur « gygy » (le gynécologue....). Je ne me reconnais pas dans tant de mièvrerie. Ca me fait me sentir "coconne".

Cependant, elles vont à leurs rdv médicaux avec une telle motivation pleine de candeur et d’espoir, se laissant manipuler dans tous les sens comme les "poupées de son" de Gainsbourg, et relatant tout cela avec une telle distance (candeur nianian) que cela force mon respect.

Moi, on ne m’approche pas un accessoire devant la touffe, sans avoir auparavant échangé plus de 5 phrases, bu pas mal d’alcool et avoir franchement bien rigolé.

Je ne suis pas une fofolle enivrée de désir de maternité…. et je suis un produit de la culture Gothique. Du coup, je ne passe pas un super moment.

Cette invasion froide, totale et assez déshumanisante de mon intimité me fait me sentir comme un petit poulet moisi de supermarché, que les gens tournent dans tous les sens, tripotent, puis reposent, déçus. Glauque comme dans un clip de Rammstein. Je suis une cavité qu’on fourre au plastique, souvent brutalement et sans le moindre échange verbal.

Ah si sauf le : « z’avez vos étiquettes ? On vous a pas donné d’étiquettes à l’accueil ?! ».

Bref, pour surmonter ces petites atteintes à sa pudeur perso, rien ne vaut une maman.

Quand je tombais à vélo, ma Maman me faisait un câlin, cela m’apaisait et j’oubliais d’un coup ma mésaventure.

Après tout, qui est toujours aux petits soins pour nous ? Qui nous chouchoute le plus? Qui s’inquiète viscéralement pour nous depuis toujours ?

Bon.

Mais si comme moi, ta mère n’a rien compris aux examens que tu subis et que « c’est ridicule tous ces examens pourquoi tu changes pas de mec»…… Il va falloir compter sur ton partenaire.

Le problème, c’est que lui aussi, il s’est senti un peu diminué le jour où, au moment du spermogramme, une infirmière lui a mis un gobelet dans la main en lui indiquant une cabine.

Donc il ne te calcule plus trop, il est derrière une vitre blindée et se laisse porter par la cadence de l’agenda des examens. "Mode survie", à essayer de protéger un peu ses moments de liberté.

Et les câlins en sortant d’une clinique, c’est pas trop son fort (il est tellement content de sortir respirer ! « t’as vu, il fait beau ! »).

Tu as l’impression qu’il n’est pas vraiment impliqué et que tu vas assumer tout le processus avec tes petites épaules pas assez larges..

Si, pour corser la chose, Monsieur est un taiseux et un contemplatif, il ne sait pas trop comment réagir devant le cobail de laboratoire que tu êtes devenue.

Sans réel soutien verbal concret, on ne peut pas savoir où on en est !

Monsieur, si tu ne sais pas exprimer ce que tu as à l'intérieur, ou que tu ne comprends pas ce qui s'y passe : tu Alors tu peux t'aider d'accessoires !!

Il te manifeste peu d’attention, pas de restau, ni fleurs (après ce genre d’exam, puisque le protocole du médecin ne prévoit pas de proposer de whisky avant de te mettre 2 doigts, des fleurs seraient les bienvenues), ni petit bijou….(parce que si t’attends le jour de la naissance pour m’offrir un collier ou une bague, ben c’est pas gagné !). C’est pourtant pas faute de l’avoir répété pendant des dizaines d’années « diamonds are girls best friends ». Cela ne lui évoque rien……..tu es pourtant en préparation pour porter le futur héritier de son trône non ?

Souvent un bijou symbolise l’histoire que vous traversez.

Il est d’usage d’offrir une « bola » aux latinos d'Amérique du Sud fraichement enceintes : elle symbolise la gestation.

C’est très joli ; on peut porter un petit bijou, symbole de la force que l’on utilise pour traverser cette épreuve, car elle marque à vie….pas la peine d'aller faire un tatouage !

http://www.berceaumagique.com/bola-de-grossesse.html

Moi, je me suis offert une magnifique perle noire de Tahiti, symbolisant pour moi le ventre rond que j‘espérais après ce combat.

Mais peut-être n’a-t-il pas la ressource créative pour réagir, parce qu’il n’est pas équipé pour,

ou alors il s’en fout.

Ce manque d’attention attise encore la question brûlante et récurrente : « faut il vraiment passer par ce sacrifice pour atteindre cet objectif ? », ça serait tellement plus simple de passer par une IAD !!

On a déjà fait le tour de la question. Le doute est là tous les jours, c’est normal, l’être humain apprécie la facilité (ton bidon boursouflé aussi !).

Alors si tu restes avec lui pour cette aventure, passez outre ces détails « bassement » matériels (mais pourtant si révélateurs) et faites vous plaisir vous même! Cheer up ! Tout ce qui est POSITIF et plein de bonnes ondes est bon à prendre dans ce magma de tristesse et de douleur. PRENDS LES CHOSES EN MAIN, POUR TA SURVIE MENTALE !! Tu ne peux pas te négliger dans une épreuve pareille, tu ne peux que COMPTER SUR TOI et ton ENDURANCE et ta RESISTANCE !

Si tu t'écroules, TOUT EST TERMINE !

Vas à la superette du coin régulièrement pour fleurir votre salon, fais un tour sur d’autres sites pour trouver le bijou qui saura, un instant, te faire sourire et oublier toute cette expérience désagréable. Et pour le restau, il y a forcément une copine volontaire ! Tu pourras toujours te plaindre à elle !

Les parenthèses de bien-être et les petits plaisirs de ce genre vous feront aussi oublier un instant la douleur. Gâtez-vous, boostez-vous le moral !

Le spa ou le hammam quand on a le ventre gonflé, n’est pas le meilleur endroit à fréquenter, mais pourquoi ne pas faire une pédicure (une fish pédicure ?), un massage du dos (assise), du crâne, des mains, des pieds… ?

La sophrologie, la relaxation (laisse tomber le Pilates, t’es trop enflée pour appuyer dessus) ou l’acuponcture peuvent également aider à s’apaiser. Ménage toi un petit moment de détente dans la semaine. Tu affronteras plus sereinement l’étape suivante.

Après la chute et le câlin, ma mère ajoutait « aller pense à autre chose, ça ira mieux ! »…… sagesse maternelle......