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Après l'ICSI,

ta grossesse pas banale

 

 

 

La confirmation de ta grossesse par cette première échographie effacerait presque toutes les horreurs traversées cette année (et les années précédentes).

 

Premier trimestre :

Le parcours des examens :

Rendez-vous à 7h du mat pour les examens !

Rien de tel qu'un petit doigté au gel glacé le matin par un inconnu, dans une pièce froide (j'ai fait mes tests en automne) pour bien commencer sa journée, non?

Alors on suit le parcours, on note bien tous les rendez-vous, on fonce en suivant la feuille de route ! 

Et peut-être que tu auras la chance de voir aboutir tes efforts...

Je ne vais pas me plaindre, je fais partie des 9% d'élues qui tombent enceintes après 38 ans par ICSI. Checkez votre taux ici, mais ne vous découragez pas tout de suite; vous avez peut-être un patrimoine génétique familiale extraordinaire!

https://www.fiv.fr/le-taux-de-reussite-des-fiv/

 

 

2ème trimestre :

Les conséquences de l'ICSI, la grossesse alitée !

 

Si tu te sens le courage et la pugnacité d’un guerrière, tu vas te lancer dans l’aventure de l’ICSI. Avant cela, tu devrais connaître les quelques conséquences directes de la FIV-ICSI (rapport de l’HAS sur 7 études de 400 familles) :

  • Transmission de l’infertilité (si c’est une fille qui naît, elle aura sans doute moins de problèmes)

  • Le Placenta praevia

  • La prématurité

  • L’hypotrophie

  • La césarienne

  • Les malformations chroniques

  • Tout ce qu’on ne peut pas voir maintenant : anomalie chromosomique, malformation congénitale, les malformations cardiaques, la mortalité périnatale et infantile….

 

 

Mais surtout, à cause du placenta praevia, tu ne peux plus bouger que pour aller faire pipi !

 

Le placenta praevia :

Et oui, comme tu ne peux pas bouger, tu as tous les petits maux de la grossesse, mais en pire !

J'ai quand même eu de la chance dans mon malheur, je n'ai pas fait de diabète gestationnel !

 

Le plus courant : Le placenta praevia :

Placenta praevia = risque hémorragique = Grossesse alitée

Surprise….y’a plein de risques hémorragique différents.

On le découvre en général en fin de premier trimestre, et comme tu vas faire plein d’écho, ca va vite être confirmé !

-"Un placenta praevia va vous forcer à rester allongée, sous peine d’hémorragie ! Ni voiture, ni train, c’est compris ? On se voit à la prochaine échographie".

-"Ok docteur, mais je fais comment pour venir à l’hopital du coup ?"

Je marche sur les mains?

NE PAS OUBLIER DE DEMANDER UN "BON DE TRANSPORT",

au secrétariat du gentil médecin en question.

si tu as pleinement confiance dans ce style de déplacement, perso,

si mon mec avait eu son permis, ça aurait fait l'affaire et

ça ne m'aurait pas déclenché d'hémorragie.......

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Alitée », ça veut dire que tu peux rester chez toi ;

sinon ça serait « médicalisée » ou « hospitalisée ».

 

Donc tu es alitée un certain nombre d’heures par jour,

peut-être directement 8h d’un coup, (avec un bassin

pour faire pipi), ou peut-être pour commencer 3h le matin,

3h l’après-midi…..cela dépend de la position du placenta

et du col.

 

"No more Sex, babe !"

Ca veut aussi dire qu’il n’y aura plus de sexe !

Ni frottements vers le col, ni contractions !

"Mon dieu, mais comment va réagir mon mec !?"

C’est un homme du 21ème siècle, il trouvera un substitut sain

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Placenta_praevia

 

La prématurité et l’hypotrophie :

Déjà, tu as 2 fois plus de chance de donner naissance à un tout petit poids (moi qui suis à 34 semaines, le bébé est tout en bas de la courbe, à la limite de la pathologie et on n’en connait pas les conséquences) et 1,5 fois plus de chance d’accoucher avant terme.

 

La surprise du chef : La césarienne !

Lorsque le placenta couvre totalement le col, on sait ce qui nous attend (le sourire du Joker sous ton nombril) mais s’il ne le couvre pas complètement, il peut encore se déplacer et laisser une lueur d’espoir pour un accouchement moins « boucherie ».

 

Les malformations congénitales :

Oui, à force de jouer aux apprentis sorciers avec des spermatozoïdes de forme passable (les « zozos Cotorep ») on se doute qu’il y aura des conséquences. Elles ne seront pas forcément immédiates.

Les malformations cardiaques peuvent surgir lors d’un séjour à la montagne par exemple, comme la

dysfonction vasculaire systémique ou la pression artérielle trop élevée.

 

3ème trimestre :

On continue !

 

Il y a des filles pour qui le troisième trimestre est un rêve, elles peuvent être un peu contrariées car on leur demande de freiner un peu le sport, arrêter le cheval vers 7 ou 8 mois (véridique) ou faire attention au sucre.

Mais il y en a pour qui le tableau n'est pas le même... MAIS c'est pour la bonne cause !

Alors passer 18h par jour à regarder le plafond n'est pas forcément une malédiction. Evidemment, bouger un peu pourrait faire pêter la veine et nous tuer tous les deux, mais il faut s'occuper quand même, puisqu'on est là et qu'on ne bougera pas.

Il faut profiter de cette invalidité pour avancer les projets :

- changer de job? et faire une formation, même allongée ça marche, la preuve! Formation métier, langues, informatique; il y a FORCEMENT des lacunes dans ton parcours professionnel qu'il faut combler.

- Changer de maison ? vite, faire des recherches sur Google pour l'emplacement rêvé pour accueillir ce bébé s'il arrive! Faire les dossiers, envoyer les photocopies en pdf à Monsieur pour qu'il imprime, parce que lui, il a des jambes. C'est un peu plus compliqué pour les visites, mais avec la vidéo, ça arrange beaucoup de problèmes! Pour la signature chez le notaire, c'est aussi prévu, il peut se déplacer ! Génial non? Vu le prix qu'on paie, il peut le faire.....

- Préparer la chambre de bébé, grâce à tous ces sites merveilleux qui livrent devant ta porte....il ne reste plus qu'à trouver quelqu'un pour leur ouvrir ! Tu peux faire des simulations sur Paint ou Photoshop pour voir de quoi ça aura l'air. C'est top, tu as le temps d'apprendre à t'en servir !

- Repasser des bodys de bébé, pour toute la première année de vie. C'est fait. Avec une jeannette.

- Te cultiver. 8 mois allongée, tu vas avoir le temps de rattraper tout ce que tu n'as pas pu lire depuis le collège, voir les chefs-d'œuvre du cinéma norvégien ou étudier la peinture classique du 17e, un vraie chance ! Sinon, évidement, tu peux glander devant la télé comme une mémé et enfin comprendre la trame de fond des Feux de l'Amour.

C'est toi qui voit.

La fin du suspens !

 

Et une césarienne, une !

J'aurais pu arrêter là ce blog, et dire que la fin est heureuse.

Elle l'est. mais le chemin qui a mené à cette fin heureuse a été un supplice.

Je me sens un peu le devoir de raconter. On pense toutjours que tout est beau, on nous berce d'illusions, mais j'aurais aimé être préparée à ce qui va suivre. 

Aujourd'hui, 5 ans plus tard, j'arrive enfin à rédiger la conclusion de ce blog, car sur le moment je ne pouvais pas. Je ne voulais plus.

Puisque cette grossesse est une grossesse de rêve, il faut bien en rajouter un peu non? Aller on n'a toujours pas eu la fausse couche, il ne faut pas se plaindre. Cette grossesse est un cadeau (empoisonné), mais comme on n'en connait pas l'issue, on continue à ramer, aller! C'est pour la bonne cauuuuuuse !

Evidemment, un veine praevia mal placée c'est un problème. Si elle se rompt, c'est la mort imminente pour tout le monde, et si ça n'évolue pas, elle sera toujours devant la porte de sortie le jour de l'accouchement.

Ben elle ne va pas bouger....il n'y a aucune raison qu'elle se déplace.

Il faut donc programmer une césarienne.

Ô joie indicible.

Une couture de plus, moi qui adore la couture.

Et bien sûr on va t'expliquer tous les risques mortels de la césarienne.

Pas de soucis, si les Hong Kongaises se l'arrachent c'est que ça ne doit pas être si terrible que cela et ça permettra de garder un minou en bon état (quoiqu'avec la grossesse allongée, tu vas voir, il y a des surprises).

En France aussi, on propose cela, on appelle ça "une césarienne de confort". 

Si tu est dans cette situation, et qu'on te propose une cette "césarienne de confort", et que tu as une peau de blonde et que tu as fait une grossesse alitée, pars en courant : 

Tu vas passer 3 mois à tenir ton ventre dès que tu vas te lever, en priant pour que tes organes ne sortent pas par tes orifices ou ta couture !

Mais, en fait, souvent, les Hong Kongaises n'ont pas le choix de la césarienne, le bébé ne passe tout simplement pas le bassin et ne peut pas sortir. C'est vital. Ton minou c'est pas vital. Choisis l' acouchement. Je te jure!!

Mais si tu as, comme moi, un problème de veine praevia, pas le choix. 

Une césarienne c'est cool, normalement c'est programmé, tout le monde est zen. On a ton groupe sanguin pour la transfusion, donc tout va bien.

La césarienne surprise

Normalement une césarienne est prévue, des mois à l'avance.

Mais à force d'être transportée dans une ambulance, plus proche de la bétaillère que d'un taxi, ce qui devait arriver arriva.

Le lendemain d'une écho, au 8ème mois, hémorragie!

Mesdames, forcez votre conjoint à passer son permis quand vous vous mettez ensemble. C'est un investissement rentable.

Appel paniqué aux pompiers, pompiers paniqués car ils pensaient débarquer en chantant à un accouchement mais il faut faire venir le médecin du SMUR. La tension chute, il faut partir.

Nous voilà, à 6 dans le salon, sous les yeux médusé du chat... On m'emballe dans un sarcophage et on me descend par les escaliers. Les pompiers prennent soin de cacher un bout de mon visage avec un bout du drap pour couper court à tout ragot.

Le temps de m'emballer, Monsieur a le temps de débarquer avec une copine conductrice bienveillante, ils me suivront jusqu'à l'hopital. Ouf! Merci Copine!

On va à l'hôpital le plus proche et pas à celui qui devait m'accueillir pour la césarienne.

Bien sûr...

Je reste la nuit, l'hémorragie s'arrête, mais plus question de repartir, on me garde pour me faire ma césarienne. Mais on ne sait pas trop quand. Il faut voir le planning.

On e met en chambre avec une maman qui pue (si mettez du déo à l'hopital, merde quoi!), puis au bout de 5 jours on me trouve une chambre seule.

J'attends ma place en césarienne pendant 5 jours encore.

En 15 jours, le bébé aura eu le temps de grossir un peu plus. C'est déjà ça, car les courbes ne sont pas très bonnes.

15 jours plus tard, à 10h, me voilà les bras en croix, attachée à mon lit en croix, une perfusion d'un côté et je ne sais pas quoi de l'autre ?! Anesthésiée. Bien.

Ma chirurgienne racontait son week-end à sa copine pendant qu'une sophrologue me murmure à l'oreille que j'étais un bateau dans la tempête. Effectivement j'étais ballotée, il y avait du liquide qui me donnait l'impression d'être dans la mer.

Mais soudain, on tombe sur un gros cailloux, on est en train de faire bouger. Ou plutôt, qu'on m'arrache! C'est rapide : elle tire, me fait bouger et hop, j'entends que tout le monde est content.

Non plutôt, ils parlent tous, mais c'est compliqué, il y a un problème.

La sophrologue me parle, elle couvre les voix de l'équipe qui est à mes pieds. 

Et là on me pose ce tout petit bébé brun violet sous le menton, enveloppé dans un tissu. Je ne peux pas l'attraper dans mes bras, ils sont attachés, je ne peux pas la serrer contre moi. Elle ne dit rien. Moi je pleure tellement que mon ventre se secoue, la chirurgienne panique et me dit de me calmer, j'ai du mal à respirer; on me dit qu'il faut faire vite et on emmène mon bébé dans la pièce d'à côté.

Tout à coup j'entends un cri, elle pleure enfin, elle respire bien. Je le recevrai plus tard, mais une des infirmières a filmé son premier cri et m'a envoyé la vidéo, merci madame. Merci beaucoup.

 On me recoud. Mais il y a encore un problème, elle ne respire pas bien, il faut la mettre en couveuse. Tout le monde s'affole un peu, je ne peux pas voir, je suis allongée. Il ne faut pas bouger sinon la couture sera mal faite.

La couture terminée on me ramène en chambre. Seule.

 

La couveuse / La séparation

Heureusement le papa est avec elle, enfin il sait où elle est. Mais après il revient me voir.

Tranquille dans ma chambre, j'ai mal, je repense à tout ce qui vient de se passer. Je me demande où est mon bébé, s'il va bien, pourquoi je ne peux pas le voir....

Une infirmière entre et nous annonce, au papa et moi, que le bébé va être emmené avec une unité d'urgence respiratoire dans un autre hôpital car elle doit être placée sous assistance respiratoire et ici, les lits sont pleins.

Je dois "venir la voir et lui dire au revoir".

"Lui dire au revoir" ? Le terme est tellement mal choisi que tout tourne dans ma tête, les larmes coulent et la peur panique revient.

Se lever après une césarienne, c'est la chose la plus immonde que j'ai fait de ma vie. Cela fait 8 mois que je n'ai pas marché, et là, je dois traverser l'hôpital pour la rejoindre.

Je fais ce que je peux, on met dans un fauteuil roulant; rester assise avec la couture et la douleur est un supplice. Impossible de s'assoir, j'ai l'impression d'être pliée, je me soutiens comme je peux avec l'aide de mes bras sans m'assoir. Mais où est mon bébé ? Que de couloirs, de méandres de salles, passerelles....

Nous arrivons dans une grande pièce blanche vide, plusieurs personnes sont attroupées autour d'une petit table. Un homme habillé en pompier la manipule pour l'aider à respirer. Elle a des petits capteurs collés sur le corps, des tuyaux tout autour d'elle, je ne peux même pas l'approcher, je regarde en pleurant.

"Elle est faible et n'arrive pas à respirer seule, elle a été intubée pendant 1 heure. On tente tout pour l'aider à respirer Madame, si ça ne va pas elle partira dans un hôpital, mais nous attendons une place en couveuse."

Et les minutes durant des heures, ça n'a pas l'air de fonctionner...

Puis au bout d'un moment, toute l'équipe a l'air satisfaite, elle va pouvoir rester, elle aura une place en couveuse au 7ème étage. On me ramène à ma chambre au 1er.

Mon seul lien avec elle pendant 3 jours, c'est le lait que je lui donne par seringue interposée. Comme elle est faible, elle a du mal à s'alimenter. Et moi je suis impuissante, loin. Son papa va la voir et lui donne la seringue de lait.

Moi, il va falloir que je me relève un jour pour aller faire pipi accompagnée.

Il n'avait signé pour rien, mais le papa ne s'attendait certainement pas à ça!

Le pire après un accouchement...c'est aller à la selle. Et quand on ne peut ni tenir debout, ni s'assoir, il faut une aide. Et ça, ça a été le top de la découverte à deux. Mais après tout, après tous ces examens, tous ces gens qui m'ont vue jambes ouvertes en salle d'examen...on oublie sa pudeur et on vit en mode survie. Parce que là, c'est clairement de la survie primaire.

 

 

Victoire ! La découverte fantastique

Le jour où j'ai enfin réussi à bouger, m'assoir en tenant mon ventre à deux mains, en espérant qu'aucun organe ne s'échappera de moi, j'ai pu monter en Pédiatrie.

Pour me mettre à l'aise, on passe dans un couloir, où on entend une maman, des sanglots dans la vois hurler "mais il ne respire plus, il va mourir!".

Ambiance....

Et j'arrive devant cette grande boite transparente, remplis de personnes, qui regardent d'autres petites boîtes transparente remplies de bébés. Il y a des mamans qui biberonnent, un couple habillé (moi je sors du lit, et je ne peux pas m'habiller). Ils ont l'air de venir de dehors. Leur bébé est ici. Il a l'air d'être là depuis longtemps, parce qu'ils ont des gestes qui ont l'air d'avoir été répétés depuis des semaines. Elle, elle n'est pas maquillée, coiffée n'importe comment avec un chignon approximatif et lui pas rasé, fatigué. On est tous dans la même galère.

Le papa m'emmène vers notre boîte. Un tout petit bébé brun y dort, habillé dans un body 10 fois trop grand. Tous ces tuyaux autour d'elle, c'est effrayant. La seconde où je l'ai dans les bras, les larmes reviennent (ah oui, le post partum blues!) j'inonde son front et ses joues!

Elle est si faible que les premiers jours, qu'elle se nourrit à ce qui ressemble à un fil de scoubidou!

Après avoir repris un poids plus significatif, elle aura le droit de venir près de moi dans la chambre et top du bonheur, de faire du co-dodo.

Apprendre à se connaître comme ça est un peu désorientant, il faut se découvrir délicatement. Avec la douleur de la couture, de la peau qui tiraille, ça n'est pas toujours évident de se pencher pour faire un câlin, il faut ruser ou morfler. 

Et il y a toujours cette peur rampante, ce petit bébé si fragile va t-il poursuivre sa croissance ? Va t-il développer une maladie cardiaque ou je ne sais quelle autre surprise qui sort des statistiques des bébés icsi ?

Vivre avec cette angoisse s'apprend, comme la maternité; il faut rester attentive, scruter, rester méfiante...toujours en alerte. Si on a de la chance, comme nous, le poids se maintient et le bonheur arrive.

Un bonheur à petits pas, un peu à tâtons. Un bonheur qu'on n'est pas sûre d'avoir mérité et que peut-être la Nature confisquera violemment.

Après tout, tout ce parcours, toute cette souffrance endurée pendant ces longs mois, c'est peut-être contre-nature ? Elle va peut peut-être tout détruire... Je me sens libéré, mais avec une confiance toute relative, une méfiance qui nous freine à chaque pas, qui nous dit "ne crie pas de joie, sinon, tu vas t'en prendre une". Alors on ne dit rien, on savoure son bonheur en silence.

La victoire sur cette Fiv ne ressemble pas à un lendemain de Coupe du Monde, on y laisse des plumes. Mais c'est un parcours de combattant, une bataille contre la Nature, contre l'administratif, contre soi-même, parfois contre les autres, et c'est une sacré victoire. 

Alors c'est normal, j'ai glissé Victoire dans ses prénoms ;-)

Bon courage à toutes. 

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